En effet, la CNPF fonde de grands espoirs sur le nouveau rôle du Commissariat aux langues officielles comme agent de changement et comme éducateur du public. « Si le Rapport annuel de la commissaire n’avait pas déjà été sous presse, estime la présidente de la CNPF, Annette Labelle, je suis persuadée que madame Adam aurait voulu citer le témoignage de Justin Trudeau à l’égard de son père, le regretté Pierre Elliott Trudeau, ancien premier ministre du Canada, pour relancer la vision des langues officielles. » Justin Trudeau a en effet déclaré le 3 octobre à Montréal: « Il (mon père)ne reviendra plus maintenant; c’est à nous d’assurer sa succession. » « La vision de la Loi sur les langues officielles, soutient la présidente de la CNPF, il appartient à toutes les citoyennes et à tous les citoyens de la porter: la CNPF a son rôle unique, tout comme le Commissariat et les gouvernements. » Dans son rapport annuel, Dyane Adam insiste sur le rôle du gouvernement du Canada en ces termes: « Le constat est navrant: il y a un manque d’engagement global envers la mise en oeuvre de la Loi. Ce n’est pas au Commissariat aux langues officielles de mettre en oeuvre la Loi, mais bel et bien au gouvernement. Le gouvernement fédéral est le gardien et le promoteur des valeurs fondamentales de l’identité canadienne, dont la dualité linguistique et la protection des minorités. Ce rôle lui appartient en propre et constitue une condition critique à l’intégrité du pays. » Dyane Adam s’en prend également aux gouvernements provinciaux qui, même après trois jugements de la Cour suprême du Canada sur la portée de l’article 23, obligent les parents francophones de la plupart des provinces à recourir aux tribunaux pour obtenir justice. « Dire qu’il y a presque 20 ans que la Charte canadienne des droits et libertés a été adoptée par les législatures! » Rappelons que la Cour suprême a déclaré dans l’Arrêt Mahé (1990) que l’art. 23 est « la clé de voûte de l’engagement du Canada envers le bilinguisme et le biculturalisme. » Selon Annette Labelle, la commissaire fait une lecture très juste des grands défis de l’heure en matière d’enseignement des langues officielles: l’identification des enfants admissibles – car la moitié d’entre eux fréquentent l’école anglaise -, leur attraction dans les écoles, ainsi que l’attribution de ressources et de financement additionnel pour les établissements d’enseignement, et finalement les services à la petite enfance (0 à 4 ans) dans la perspective de l’égalité des résultats. La présidente de la CNPF conclut: « Nous nous réjouissons de trouver en madame Adam l’alliée dynamique qu’il nous faut pour donner un nouveau souffle aux langues officielles au Canada. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans ses démarches. Et nous demandons au gouvernement du Canada d’agir sans tarder. » La CNPF regroupe des organismes membres dans 11 provinces et territoires. Sa mission est de promouvoir l’établissement d’un milieu familial et éducatif favorisant le plein épanouissement des familles francophones du Canada.
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Source : Murielle Gagné-Ouellette, directrice générale: (204) 231-1371.