Communiqués de presse

OÙ SONT PASSÉS LES ENFANTS FRANCOPHONES?

de recherche sur les minorités linguistiques, Rodrigue Landry, dans une étude publiée aujourd’hui à Ottawa et intitulée Libérer le potentiel caché de l’exogamie. Réalisée pour la Commission nationale des parents francophones, l’étude note une baisse inquiétante du nombre d’enfants (d’ayants droit en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés) constituant la clientèle potentielle des écoles françaises en milieu minoritaire. En effet, les effectifs potentiels de 5 à 17 ans sont passés de 285 205 en 1986 à 237 825 en 2001. Chez les 0 à 4 ans, les chiffres ont chuté de 98 640 en 1986 à 71 780 en 2001. La baisse serait donc de 16,6 % chez les 5 à 17 ans et de 27,2 % chez les 0 à 4 ans, sur une période de 15 ans. «Il y a déjà un certain temps que les statistiques sont passés de graves à alarmantes, a expliqué la présidente de la Commission nationale, Ghislaine Pilon. Bien sûr, les taux de fécondité sont à la baisse dans nos communautés. Mais en général, nos systèmes d’éducation tant préscolaires que scolaires ne sont pas équipés pour concurrencer sur le plan des programmes et des édifices. C’est évident qu’il y a d’importantes failles au niveau de la qualité.» La CNPF constate un manque général de préparation à l’école et de sensibilisation des parents relativement aux services offerts pour faciliter leur inclusion dans la francophonie. «Les décisions sont prises au moment de la naissance d’un premier enfant, souligne Ghislaine Pilon. Les choix sont encore plus compliqués du fait que l’exogamie est la réalité des parents d’environ 63 % des enfants de moins de 18 ans. Non seulement on n’est pas outillé pour les trouver et les renseigner, mais on a presque rien à leur offrir au préscolaire.» La CNPF est solidaire des solutions mises de l’avant par le professeur Landry. En particulier, le mouvement de parents se mobilise pour la création d’un réseau de centres de la petite enfance et de la famille, reliés à chacune des écoles primaires en milieu minoritaire. Ces centres auraient le triple mandat de coordonner la garde d’enfants, de diffuser de ressources éducatives et d’intervenir auprès des foyers. «Ce que nous cherchons, c’est un accès universel à des services de haute qualité, explique la présidente. Notre défi est d’éveiller nos familles sur les plans linguistique, social et identitaire avant même l’entrée des enfants à l’école.» La Commission nationale est encouragée par la priorité accordée à la petite enfance dans plusieurs initiatives fédérales, telles le Plan d’action pour les langues officielles, lancé en mars 2003 par le premier ministre Jean Chrétien. «Voici ce que nous disons au fédéral : si on peut aider les familles en situation d’exogamie à privilégier les deux langues officielles, il y aura de l’espoir pour la dualité linguistique au Canada. On pourrait alors doubler les effectifs au lieu d’en perdre la moitié. Mais on est encore loin d’avoir les moyens de renverser la tendance observée aujourd’hui.» L’étude de l’Institut porte comme sous-titre Là où le nombre le justifie… IV, puisqu’il s’agit pour la Commission nationale de la 4e étude du genre en autant de recensements au Canada. L’organisme regroupe les fédérations de parents dans les provinces et territoires et parle au nom des organismes nationaux en matière de petite enfance francophones en milieu minoritaire.

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Renseignements : Murielle Gagné-Ouellette, directrice générale Téléphone : (613) 288-0958 Courriel : mgagneouellette@cnpf.ca